Tonfa

L’histoire du tonfa est intimement liée à celle de l’île d’Okinawa. Son utilisation originelle permettait aux paysans de moudre les graines de céréales en l’utilisant comme manche pour tourner les meules. Théâtre de conflits incessants, le seigneur Shimazu du clan des Satsumas finit en 1609 par interdire la détention et le port des armes sur l’île. Mais l’ingéniosité des paysans sut détourner les outils agraires de leurs fonctions pour en faire des armes d’une redoutable efficacité. Ainsi est né le Tonfa dont la parfaite efficacité en fait encore aujourd’hui un solide argument de défense et qui a trouvé bon accueil chez les policiers américains.

Tel qu’il se pratique de nos jours dans les dojos de kobudo, le tonfa est en bois rouge de section ronde ou carrée. Il est muni d’une poignée latérale au tiers de sa longueur et mesure 50 cm. Pour obtenir une bonne maîtrise technique et un certaine dextérité, sa pratique demande beaucoup de souplesse, de force et d’agilité dans les doigts, les poignets, les coudes et les bras. Toute la subtilité de cette arme repose sur le subtile mariage de la souplesse et de la force afin de doser l’intensité lors de son utilisation aussi bien en impacts reçus que donnés. Il s’utilise par paire pour donner un maximum d’efficacité. C’est donc un exercice réclamant une parfaite coordination technique des membres supérieurs ainsi qu’un total équilibre du corps tout entier.

 

 

 

 

 

Le Tonfa dans la police

Les différentes vagues d’immigration venant d’Asie vers les USA ont amené avec elles un bon nombre d’experts et notamment certains venus de l’île d’Okinawa. Jusque dans les années 70; la police américaine utilisait un bâton cylindrique de 65 cm de long, de 3 cm de diamètre et d’un poids de 500g connu sous le nom de Tambo dans les arts martiaux.

C’est après que certains policiers ingénieux pratiquant le kobudo décidèrent de s’inspirer du Tonfa d’Okinawa pour transformer leur bâton de police en y ajoutant une poignée latérale au tiers de sa longueur. Le Tonfa de police était né, mais encore fallait-il revoir toute sa structure car cette nouvelle arme était dotée d’énormes possibilités techniques, mais surtout elle ne devait pas être utilisée en paire comme dans le kobudo, mais seule. Ainsi les concepteurs du tonfa police imposèrent un nouveau revêtement avec des matériaux légers et résistant ) tous les chocs. Après de nombreux essais et tests de matériaux, les Américains finirent par retenir un alliage de polycarbonate, recouvrant un bâton de 60 cm de longueur, le tout injecté en une seule pièce pesant environ 700 g.