Le style Shorinji Ryu

Pour bien comprendre les origines du karaté, il faut situer l’île d’Okinawa.
C’est l’île principale de l’archipel des Ryu-Kyu, située entre l’île de Taïwan, le Japon et la Chine. L’archipel compte environ 70 îles.
Dès le Xème siècle, la Chine entretient des rapports commerciaux avec l’archipel des Ryu-Kyu. De nombreux chinois se rendent à Okinawa, parmi eux des experts de boxe chinoise. Les arts et la culture traditionnels de l’île portent l’empreinte de l’influence chinoise.
A partir du XVIème, et ce jusqu’au XIXème siècle, cette île fut le théâtre de conflits entre le Japon et la Chine. Tour à tour, ces deux pays ont imposé leur souveraineté sur l’archipel.
A chaque fois l’envahisseur instaura une domination militaire, interdisant toute arme, afin d’éviter les rébellions.
Pendant tous ces siècles d’occupation les techniques de combat à mains nues (to-de) se sont naturellement développées, transmises secrètement, de maîtres à disciples.
Les entraînements, qui se déroulaient le plus souvent la nuit, étaient basés uniquement sur l’efficacité. L’esprit de résistance, exacerbé par les exactions de l’occupant, et allié à l’instinct de survie ne laissaient aucune place au spectaculaire ou à l’esthétique.
Ce sont donc les habitants d’Okinawa qui ont donné naissance à cette méthode de combat à mains nues, appelée par la suite karaté.

Le Shorinji Ryu est un style de karaté provenant d’Okinawa, comme de nombreux styles anciens de cet art martial. Il a été créé en 1954 par Joen Nakazato (1922-2010) , qui fut l’élève de Chotoku Kyan. Ce dernier fut entre autre le disciple de Sokon Matsumura, dont il apprit 7 kata : Seisan, Naifanchi, Wanshu, Passai, Gojushiho, Chinto et Kusanku, ainsi que Tokumine no kon (bo jutsu).

Le Shorinji Ryu signifie « école du temple de la petite forêt », en référence au temple de Shaolin sur le continent (Chine).

Nakazato voulait entièrement transmettre le style de Kyan, c’est pourquoi il enseigna les 9 kata de son maître sans en changer le moindre détail. Ces kata sont exécutés avec des mouvements très durs et énergiques et contiennent plusieurs techniques cachées.

Il existe plusieurs variantes du Shorinji Ryu :

  • Okinawan Shorinji Ryu : fondé par Joen Nakazato (voir ci-dessus).
  • Shorinji Ryu Renshinkan : fondé par Isamu Tamotsu (1920-2000) qui a particulièrement développé le combat avec de nombreux coups de pieds, tai sabaki et des positions plus hautes que dans les autres styles.
  • Shorinji Ryu Kenkokan : créé par Kori Histake (1907-1988). En 1945, il inclut l’enseignement de Chotoku Kyan avec de nombreuses influences chinoises. Le Shorinji kempo (traduction japonaise du sholin quan fa) – qui est également reconnu comme une religion japonaise – a été créé par Dōshin Sō (1911-1980), élève de Hisataka, en 1946 et n’est lié que de très loin à d’autres formes de karaté.
  • Sakugawa Koshiki Shorinji Ryu : ce style essaie de préserver les kata originaux que Tode Sakugawa a appris en Chine, d’où le nom de cette variante du Shorinji (« école du shorinji orthodoxe de Sakugawa »). Ce style a été importé en 1969 aux États-Unis d’Amérique par Thomas Cauley. Pendant qu’il était au Japon en tant que membre des forces aériennes des États-Unis, la famille Ogasawara lui a enseigné ce style, cette dernière l’ayant elle-même appris de Chomo Hanashiro.
  • Japanese Shorinji Ryu : Richard Kim (1917-2002) a importé ce style en Amérique du Nord et a commencé a enseigné à San Francisco, Californie, en 1959, quoique cela reste à confirmer. Kim a rencontré Kentsu Yabu, Gogen Yamaguchi… Il a étudié le Goju ryu, le Shotokan mais plus particulièrement le Shorinji ryu (modifié avec des éléments d’aikijutsu et de Shotokan). Aujourd’hui, Jean Chalamon est le responsable français du Shorinji ryu, qu’il a étudié aux côtés de Richard Kim lors de ses nombreuses venues en France.

Source : Wikipedia.